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Changer de statut de dirigeant : impacts sociaux & fiscaux

Lecture “cabinet” : gérant majoritaire (TNS) vs président de SAS (assimilé salarié). On cadre les droits (IJ/invalidité, retraite), la structure de coûts, les dividendes, la prévoyance et l’épargne retraite (PER). Avec cas concret & checklist de transition.

1) Pourquoi envisager un changement ?

  • Droits sociaux : recherche d’IJ plus lisibles, d’une retraite mieux tracée, ou au contraire d’un coût social allégé.
  • Flexibilité de rémunération : équilibre salaire / dividendes, politique de distribution, entrée d’associés.
  • Gouvernance & image : SAS plus souple pour pactes et levées ; SARL souvent préférée pour des structures plus “familiales”.
  • Assurantiel : aligner prévoyance/santé & emprunteur avec le nouveau statut.

2) TNS vs assimilé salarié : comparatif rapide

ThèmeGérant majoritaire (TNS)Président SAS (assimilé salarié)
Assiette & cotisations Cotisations globalement plus faibles à rémunération nette équivalente, mais droits plus “parcimonieux”. Cotisations plus élevées (régime général) ; droits sociaux plus tracés (IJ, retraite, complémentaire).
Droits IJ/invalidité Dépendent du régime des indépendants ; souvent besoin de prévoyance plus musclée. IJ CPAM “salariées” (assimilé) liées au salaire déclaré ; prévoyance privée pour compléter.
Retraite Régimes indépendants (base + complémentaire selon activité) ; points/assiettes spécifiques. Régime général (base) + AGIRC-ARRCO ; droits liés aux salaires en DSN.
Dividendes Peuvent être pris en compte partiellement dans l’assiette sociale au-delà d’un seuil (règle 10% capital/primes/CCA). Soumis PFU/PS ; pas de cotisations sociales (hors cas particuliers). N’ouvrent pas de droits.
Prévoyance & santé Contrats dédiés TNS (cadre 154 bis, ex-Madelin) ; calibrage IJ/invalidité/décès au plus près. Mutuelle & prévoyance “salariées/assimilés” ; ANI possible si salariés.
PER & épargne PER “TNS” : déduction pro selon 154 bis (10% + 15% avec plancher PASS). PER “salarié/assimilé” : plafond commun (10% revenus nets imposables N-1, borné 8 PASS).

3) Droits sociaux : IJ/invalidité & retraite

IJ et invalidité : quel que soit le statut, les droits effectifs remontent de la rémunération cotisée (DSN ou assiettes TNS). Sans salaire suffisant, les IJ restent faibles : la prévoyance privée doit combler les trous (franchises 7/14/30/90 j ; exclusions dos/psy à surveiller).

Retraite : on vise un plancher de salaire pour valider les trimestres et accumuler des points (AGIRC-ARRCO côté assimilé ; régimes indépendants côté TNS). Les dividendes n’ouvrent pas de droits retraite.

4) Rémunération & dividendes : effets sociaux/fiscaux

  • Salaire : génère des droits (IJ/retraite) mais supporte charges sociales et IR. On fixe un plancher de droits.
  • Dividendes : flexibles, fiscalité PFU/barème ; n’ouvrent pas de droits. En TNS, une part peut entrer en assiette sociale au-delà d’un seuil réglementaire.
  • Mix : on combine salaire “socialement utile” + dividendes, puis on complète avec prévoyance et PER selon l’objectif net et la trésorerie.

5) Santé & prévoyance : bascules à sécuriser

  • Mutuelle : contrat TNS ≠ contrat salarié. En SAS avec salariés, vérifier l’ANI (acte fondateur, panier de soins, dispenses).
  • Prévoyance : redimensionner IJ/invalidité/décès au nouveau statut ; vérifier définitions, barèmes, franchises, exclusions dos/psy.
  • Emprunteur : si couverture liée aux revenus, adapter la fiche de paie ou les garanties pour maintenir l’équivalence exigée par la banque.
  • PER : bascule d’un PER “TNS” (déduction pro 154 bis) vers l’usage du plafond commun (salarié/assimilé), ou inversement.

6) Cas concret (pédagogique)

Hypothèses simplifiées, ordre de grandeur illustratif — non opposable. Objectif : visualiser les trade-offs, pas chiffrer un dossier réel.

Profil

  • • Société de services (CA récurrent), dirigeant seul
  • • Objectif net identique avant/après
  • • Besoin : droits IJ corrects + trajectoire retraite lisible

Scénario A — SARL (TNS)

  • Salaire TNS “plancher droits” (valider trimestres / IJ décentes)
  • • Dividendes complémentaires (attention seuil d’assujettissement partiel)
  • Prévoyance renforcée (IJ/invalidité/décès), franchises calées à la trésorerie
  • PER TNS : déduction pro (154 bis) selon revenu

Scénario B — SAS (assimilé salarié)

  • Salaire DSN établi (plancher droits IJ/retraite)
  • • Dividendes sous PFU/barème (pas de droits)
  • Prévoyance : logique “salariée/assimilée” pour compléter les IJ CPAM
  • PER : usage plafond commun salarié (mutualisation 6QR possible en couple)

Lecture cabinet : la SAS améliore la lisibilité des droits via la DSN, mais le coût social monte. La SARL (TNS) allège le coût, au prix d’une dépendance accrue à la prévoyance privée. Dans les deux cas, on verrouille un salaire plancher, puis on travaille prévoyance + PER pour atteindre l’objectif net.

7) Checklist de transition (cabinet)

  • Juridique : statuts, PV, immatriculations/avis ; calendrier d’effet.
  • Social : affiliations (URSSAF/CPAM/caisses), bascule DSN ; cessation TNS le cas échéant.
  • Prévoyance & santé : audit des contrats existants, résiliation/adhésion synchronisées pour éviter le trou de garanties.
  • Rémunération : fixer un plancher de salaire (droits) + politique dividendes.
  • Épargne retraite : ajuster PER (154 bis ↔ plafond commun), rattrapage 3 ans si utile.
  • Emprunteur : vérifier l’équivalence des garanties après changement (FSI/prêteur).
  • Communication : informer comptable/banque/assureur ; mettre à jour fiches internes.

⚠️ Note — Contenu pédagogique. Chaque dossier nécessite une étude personnalisée (activité, revenus, régime, exclusions, fiscalité). Nous travaillons en binôme avec l’expert-comptable.